Covid Earth - copyright Miroslava Chrienova

Actualité oblige, je ne peux pas passer à côté d’un article parlant de la pandémie et de ma démarche zéro déchet. Se lancer dans une réduction de déchets n’est déjà pas une chose simple. On voit notre pile de déchets, mais par où commencer ? Jusqu’où je suis prête à m’investir ? Où puis-je trouver des magasins qui proposent des achats en vrac ? Quelles sont mes prérogatives que je ne veux pas déroger ? … Beaucoup de questions au début. Mais quand un tsunami bouleverse même le béaba de l’achat, il est quasi impossible de se tenir à ses ambitions écologiques.

Chaque début d’année, il est de coutume de se lancer des défis à travers les bonnes résolutions. Et pour moi, c’était le zéro déchet. Je voulais diminuer drastiquement ma quantité de déchets et donc changer mon mode de consommation. C’était en 2020. L’année du grand bouleversement.

Zero waste lifestyle

L’année avait pourtant tellement bien commencé. Ma résolution de réduire autant que possible ma poubelle progressait, non sans quelques difficultés. Mais j’avançais pas à pas, trouvant des solutions au fur et à mesure des impromptus. J’en étais arrivé à jeter une poubelle de 20 litres toutes les 2-3 semaines. Loin de la jar des spécialistes du zéro déchet, je l’accorde. Mais c’était déjà une victoire pour moi. J’avais acheté des sacs pour transporter mes achats en vrac, les fruits et légumes. Je devais encore m’organiser pour mes contenants – que j’oubliais très (trop) souvent. 

Puis la pandémie a bouleversé mon quotidien, celui de l’ensemble de la planète. Ma résolution a été stoppée nette. Toute mon organisation lors de mes achats, mise en retrait.

Bulk on progress - copyright Delphine F.

Le seul magasin (et oui, pas vraiment de choix) où je pouvais réellement faire du zéro déchet a revu sa copie pour limiter la propagation du virus. Le vrac a été fermé et les produits emballés sous plastique. Les caissiers ou les préparateurs refusaient de toucher les sacs alors mes boîtes …

D’ailleurs pour l’anecdote, les caissiers ou un autres employés de la caisse aux US remplissent les sacs de vos achats. C’est souvent un job pour étudiants et les pourboires sont autorisés. A plusieurs reprises, j’ai été remerciée pour avoir moi-même rempli mes sacs de courses. Les habitudes françaises perdurent même après plusieurs années.

Shopping cart - copyright Oleg Magni

Mais ce qui a réellement réduit mes efforts à néant ; j’ai arrêté de faire les courses. Au commencement de la pandémie, nous avons découvert que nous attendions notre deuxième enfant. Un beau rayon de soleil dans cette obscurité. Et pour prévenir tout éventuel risque, on a décidé que je resterai à la maison. Mon mari s’est donc chargé des courses. Il a souhaité faire plaisir à tous, brique de lait au chocolat, chips, yaourts… achats faciles préemballés. Il allait à l’essentiel et au plus vite.

Waste - copyright Magda Ehlers

Je ne pouvais pas cuisiner autant que je le faisais et préparer les snacks – on a acheté. On a fait livrer des repas par des restaurants du coin, pour aider à surmonter (survivre) cette récession. J’ai gardé autant que possible des boîtes en plastique mais trop nombreuses au bout d’un moment. On a également fait des courses en ligne – suremballage des produits liquides ou des viandes, grande spécialité américaine. 

D’une poubelle jetée toutes les 2-3 semaines, on est retombé à une toutes les semaines. Je ne pouvais rien y faire. Je n’avais plus la main sur les achats. Et c’est là toute la difficulté de la démarche zéro déchet. Vous êtes dépendants de l’implication de votre entourage familial mais aussi des fournisseurs de votre nourriture et produits en tout genre. 

Trash bag - copyright Thirdman

Mon mari ne veut pas se prendre la tête. Et mes filles sont trop jeunes pour comprendre pourquoi maman ne veut pas acheter une confiserie suremballée. Pourtant pour réussir à réduire ses déchets, la famille doit s’impliquer a minima, chacun à son niveau. Une seule personne ne peut porter sur ses épaules toute cette organisation.

Je n’ai pas vraiment le choix dans les magasins – je veux allier des produits de qualité et des commerçants qui acceptent mes contenants. Une de mes prérogatives que je ne lâcherais pas : une nourriture saine et sans ou peu de produits chimiques. 

Je n’ai pas envie de faire des km donc je limite ma recherche des commerces pro-zéro déchets dans les villes avoisinantes. Et pour certains produits, pas d’autres choix que de commander en ligne.

Tree - copyright Larisa K.

Toutefois, je sais que ce n’est qu’une mauvaise période. La vie reprendra son cours. D’ailleurs, je refais les courses et je retrouve mes gestes du quotidien tout en étant respectueuse des gestes barrières. Je propose mes sacs à la caisse, le vrac ouvre petit à petit… 

J’ai aussi dans l’espoir que cette pandémie aura mis en exergue le besoin d’acheter local. Les usines autour du monde fermées et le commerce international bloqué, n’ont pas permis d’approvisionner comme à son habitude. Des relais locaux ont été mis en place, des usines ouvertes pour pallier les manques.

Enfin, je ne suis pas seule. Autour de moi, je suis accompagnée par des personnes ayant la même sensibilité, la même démarche dans la réduction des déchets. On s’entraide, on se donne nos astuces, les bonnes adresses … On se motive les uns les autres pour garder notre cap. Ce virus n’aura pas eu raison de notre conviction que nous sommes sur la bonne voie … Simplement que nous agissons pour le bien de tous.